Le groupe « nature et environnement » de l’AEP et le CSA sont investis dans la gestion de plans d’eau sur le ban communal pour préserver le bon état de la biodiversité.
Samedi dernier, le Conservatoire des sites alsaciens (CSA) organisait un chantier nature à l’étang « Derrière les bois » à Chavannes-sur-l’Etang. C’est l’un des six sites remarquables en zone humide – dont quatre plans d’eau – que compte le CSA dans la commune. L’ancienne propriété de René Neyer – décédé – s’étend sur plus de trois hectares avec un plan d’eau de deux hectares et un chapelet de petits étangs que longe le ruisseau de la Gruebaine.
Acquis en janvier 2014, le CSA a entrepris des travaux de remise en valeur suite à une végétation qui avait envahi le site laissé à l’abandon pendant près de dix années. La clôture a été supprimée pour permettre la libre circulation de la faune sauvage, bien dans l’esprit de gestionnaires soucieux de la libre circulation de la faune sauvage et du bon développement de la biodiversité. L’abattage des sapins bordant le plan d’eau est aussi une démarche dans ce sens, la présence du résineux augmentant une acidité de l’eau. Ce travail a été effectué par une entreprise locale. Restait à évacuer les branches restées dans le lit de l’étang et sur les berges. C’était l’objectif de ce chantier après, ces trois dernières années, des actions consacrées au nettoyage du bâtiment et des abords, ainsi que le débroussaillage des berges.
Créer un point d’accueil
Huit bénévoles, sous la conduite de Vincent Wolf, technicien et André Thévenot, conservateur du CSA, ont réalisé un travail remarquable en évacuant toutes les branches, redonnant au site une meilleure visibilité pour les naturalistes et autres experts scientifiques du CSA qui réalisent depuis deux années un inventaire complet de la faune et de la flore.
Cette démarche permet de dresser un plan de gestion pour les années à venir. Ce sera l’objet d’une prochaine réunion avec tous les partenaires concernés, notamment le SMARL (syndicat de la Largue), l’Agence de bassin Rhin-Meuse et des collectivités territoriales qui devraient apporter leur soutien financier pour réaliser des travaux afin de pérenniser le plan d’eau. En effet, les premières observations scientifiques ont permis d’identifier des espèces rares retenues par les directives européennes dont la Marsilée à quatre feuilles et la Leersia oryzoides pour la flore. Pour la faune, selon les premiers éléments de l’étude, « le site est attractif pour les oiseaux tels que la Pie-grièche écorcheur, le Martin pêcheur et la Rousserolle effarvatte ». Enfin, plusieurs espèces d’amphibiens se reproduisent au niveau des mares et des étangs comme le Triton alpestre, la Grenouille rousse et la Rainette verte. Le site devrait encore réserver de belles surprises si l’on en croit les botanistes. Un patrimoine que le groupe « nature et environnement » de l’Association d’éducation populaire – en synergie avec le conservatoire des sites alsaciens – œuvre pour préserver cet environnement remarquable. L’objectif du conservateur local serait de maintenir un point d’accueil dans le bâtiment existant pour sensibiliser le public sur les connaissances des milieux humides et la démarche du CSA pour la protection de la nature. André Thévenot